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lundi 28 mai 2007



« Sucre noir »
 de Miguel BONNEFOY


Au XVIIème siècle, puis au XXe siècle, dans une île des Caraïbes

Henri Morgan est le capitaine d’une frégate qui a fait naufrage sur une île des Caraïbes. Celui-ci y garde jalousement dans sa chambre un trésor inestimable, fruit de ses rapines.

Soulevé durant une terrible tempête, son bateau repose à présent sur la cime des arbres d’une forêt luxuriante située sur dans une zone marécageuse. Survivre devient vite l’obsession de l’équipage qui, au bout d’un mois, ne peut empêcher l’affaissement du bateau dans le marécage qui se referme sur eux

Trois cents passèrent, le navire d’Henri Morgan entra dans la légende ; celle-ci attira de rares chasseurs de trésors qui parcoururent la région, munis de cartes et d’écrits, mais ne trouvèrent jamais le trésor.

Un petit village s’érigea peu à peu à l’endroit même du naufrage, les habitants inconscients de ce lieu historique, isolé y vivaient en autarcie grâce au produit de la terre, loin de la civilisation. C’est là que se trouvait la modeste plantation de cannes à sucre d’Ezéquiel et Candelaria Otero. Le couple avait une fille, Serena Otero, amoureuse de la nature et passionnée de plantes rares qu’elle cherchait dans la forêt. La culture de la canne à sucre l’ennuyait, sentant que son destin était ailleurs

Curieusement, sur l’acte de vente de l’exploitation signé par le couple Otero, y était spécifié que la seule chambre du rez de chaussée de leur habitation devait être constamment fermée et seulement ouverte une fois par an, chaque 1er novembre, par une vieille femme qui y pénétrerait avec un seau vide à la main. Ancienne propriétaire, elle y viendrait pleurer son mari défunt en remplissant son seau par les larmes qu’elle y verserait.

Un jour, un aventurier du nom de Severo Bracamonte, chercheur de trésor, leur demanda l’hospitalité, puis proposa son aide aux fermiers vieillissants en échange.

De par son style d’écriture, ce livre relève davantage du conte plutôt que du roman.

Une écriture limpide nous décrit dans la simplicité les personnages, allant à l’essentiel.

Dans ce conte, ceux qui chercheront en vain le trésor trouveront quelque chose de bien plus précieux, contrairement aux autres, plus chanceux au premier abord. L’auteur nous ramène aux vraies valeurs de la vie.

J’y ai parcouru avec aisance et intérêt la saga de la famille Otero.

Michel ALLAIN

dimanche 27 mai 2007


« Le secret du mari » de Liane Moriarty
 
 
De nos jours, en Australie
Trois familles australiennes vivent une journée où tout va basculer :
Famille 1 : Vivant à Sydney, Cécilia et John Paul Fitzpatrick, son mari, Polly, Esther et Isabel leurs enfants, forment une famille sans histoire.
Cécilia est présidente de la fédération de parents d’élèves de l’école « st Angela » et meilleure vendeuse de tupperware d’Australie
Ce jour-là a lieu une discussion entre Cécilia et sa fille Esther et qui concerne la chute du mur de Berlin, évènement qui l’a marqué, elle étant justement présente à Berlin quelques mois plus tard à l’occasion d’un voyage. Pour appuyer ses dires, elle décide de monter dans le grenier de la maison pour y chercher des souvenirs relatifs à cet évènement : un minuscule fragment du mur et des photos, tout cela rangé dans une boîte en plastique où est inscrit « 1985/1990 »
Le hasard fait qu’elle trouve de façon inopinée une lettre de son mari comportant la mention « Pour ma femme, à n’ouvrir qu’après ma mort ». Si elle n’ose tout d’abord ouvrir la lettre, elle fait part de sa trouvaille à son mari qui est embarrassé.

Puis plus tard, elle commet l’acte irréparable d’ouvrir la lettre.
Famille 2 : Rachel Crowley, secrétaire à l’école St Angela à Sydney, est séparée de son mari depuis longtemps, et sa raison de vivre est son petit-fils, Jacob, qu’elle garde durant la journée pendant que Rob, son fils, et sa belle-fille, Lauren, sont au travail. Elle apprend ce jour-là qu’ils ont le projet de s’établir durant deux ans à New York, aux Etats-Unis, pour raison professionnelle, emmenant avec eux son petit-fils auquel elle est tant attachée, fait d’autant plus douloureux qu’un drame a marqué la vie de Rachel des années auparavant, la privant de sa fille Janie, assassinée sans que l’on ait pu identifier le coupable. Rachel cependant ne désespère pas de retrouver celui-ci.
Un jour, en visionnant une K7 vidéo de sa fille disparue, elle y reconnait Connors Whitby, le prof de gym de l’école qui semble jeter un regard malveillant sur celle-ci. Illusion ou réalité ? qu’à cela ne tienne : le soupçon s’impose peu à peu dans sa tête.

Elle prévient les autorités pour faire relancer l’enquête
Famille 3 : Au même moment, à Melbourne, a lieu un autre évènement dans une autre maison habitée par Tess O’Leary et Will, son mari, ainsi que leur fils Liam.
Tess et Will ont monté ensemble une petite entreprise de publicité à leur domicile, TWF : Will s’occupe de la création, et Tess de la partie commerciale. Félicity, une cousine de Tess, qui demeure non loin de chez eux s’est jointe également à eux et a pris en charge la direction artistique.
Ce jour-là, Will, son mari, et Félicity, sa cousine, annoncent à l’infortunée Tess qu’ils sont tombés amoureux voici quelques mois sans l’avoir voulu, mais « qu’il ne s’est rien passé », leurs sentiments étant pour le moment tout à fait platoniques.
Effondrement de Tess et embarras de Will et de Félicity. Quelle attitude va-t-elle adopter : vivre à trois dans la maison ? Que va devenir leur petite entreprise ? Laissant son mari à sa cousine, Tess décide de rejoindre sa mère, Lucy, à Sydney, ville de son enfance, d’y inscrire son fils à l’école St Angela

Elle y croise Connor Whitby, son amour de jeunesse, professeur de sport de l’école St Angela et qui ne l’a pas oubliée.
Trois familles australiennes ordinaires se côtoient sans vraiment se connaître ; leur point commun : l’école St Angela de Sydney, en Australie
Pourtant, les conséquences de leurs actions passées et à venir vont les rapprocher peu à peu, et tel un puissant révélateur faisant douloureusement vaciller leurs vies sans histoire jusqu’ici, provoquera une remise en cause dont ils ne sortiront pas indemnes.
Récit passionnant, l’auteur faisant de naître de vies ordinaires un véritable suspense qui progressivement envahi le lecteur jusqu’au dénouement final
Michel ALLAIN




samedi 26 mai 2007

 
« A travers bois »
de Colin Dexter

En 1992, à Oxford (Angleterre)

L’inspecteur Morse, du CID en poste à Thames Valley, prends à contre cœur ses congés réglementaires au Bay Hôtel situé dans la ville de Lynme Régis, dans le Dorset

Il y fait connaissance de Mrs Hardingue, celle-ci dirigeant une agence de mannequins à Salisbury. Son attention est attirée par un article du Times que lit Mrs Hardingue devant lui.

Article du journal « The Times »
« Le correspondant littéraire du Times, Mr Howard Phillipson, a été sollicité par la police de l’Oxfordshire afin de l’aide à résoudre une énigme complexe dont la solution devrait révéler l’endroit où se trouve le cadavre d’une jeune femme …/…
 

L’énigme est un poème sensé contenir des indices quant au lieu où se trouve le corps de la victime et qui a été adressé au journal par le meurtrier, déclenchant l’intérêt des lecteurs.
« Selon l’inspecteur en chef Harold Johnson, le poème ferait référence à la disparition voici un an d’une jeune étudiante suédoise d’Uppsala, Karin Eriksson, dont le sac à dos a été retrouvé sur le bas-côté de l’A44, près de Woodstock. Venue de Londres en autostop à Oxford, elle a passé une journée dans la ville universitaire. » Sa mère qui dirigeait une maison d’hôte à Uppsala s’est installée à Stockholm depuis la disparition sa fille. Karin avait deux sœurs.

La rubrique « courrier des lecteurs » du Times est vite débordée par les multiples hypothèses des lecteurs ayant étudié le poème afin d’y trouver des indices utiles à la police.

Lacs ou ruisseaux ne sont-ils pas des lieux propices pour se débarrasser du corps ? Par ce poème, le meurtrier n’est-il pas désireux que le corps soit retrouvé pour se sentir absous de son crime ?

Les témoignages :
- Georges Daley, domicilié à Begboke, promenant son chien non loin du Royal Sun, taverne située sur le tronçon nord de l’A44, près de Woodstock, découvre un sac de couleur vive contenant un passeport au nom de karin Eriksson résidant à Uppsala, en Suède, d’une lettre écrite par sa parente galloise où elle devait se rendre, ainsi qu’une affichette insérée dans un guide d’ornithologie mentionnant un concert de rock dans le parc de blenheim place, le lundi 8 juillet. Un appareil photo est trouvé près du sac de la jeune femme. La police suédoise est informée, la mère toujours sans nouvelles de sa fille
- Jim O kane qui dirige l’hôtel « Cotwold » reconnaît la photo de karin, jeune femme n’ayant pu avoir une chambre dans son établissement le jour de sa disparition

Pourtant, au vu du poème, l’inspecteur Morse, qui termine ses vacances, fait savoir que les recherches sont mal orientées, que le plus judicieux serait non pas Blenheim, mais la forêt de Wytam

Dimanche 12 juillet, Mrs Hardinge rencontre par hasard Morse ; elle lui avoue s’appeler Claire Osborne, tandis que lui reconnait avoir envoyé une lettre au journal sous le pseudonyme de Lionel Regis afin susciter davantage de réactions parmi les lecteurs du Times.

Un projet de fouille du vaste bois de Wytham est mis sur pied. Pour préparer celle-ci, Morse demande conseil au garde forestier David Mickael qui lui indique avec un zèle surprenant les zones non fréquentées par les promeneurs et étudiants, facilitant considérablement le travail de la police, ce qui laisse Morse dubitatif.

Le vendredi 17 juillet débute la fouille du bois de Wytham, et c’est dans le lieudit Pasticks, que l’évènement tant espéré se produit avec la découverte d’un cadavre portant un foulard à motif suédois…Max, le chirurgien, est dépêché sur les lieux pour effectuer les analyses.

Coup de théâtre : le lendemain, Max apprend à l’inspecteur Morse que les ossements sont ceux d’un homme.

Tel un Sherlock Holmes du vingtième siècle qu’Arthur Conan Doyle n’aurait pas renié, Colin Dexter entraîne son héros, l’inspecteur Morse, dans une intrigue à tiroir où les lecteurs d’un célèbre journal sont également acteurs dans la résolution d’une enquête policière pleine de rebondissements teintée d’un humour « so british ».

Un roman très divertissant permettant de passer un bon moment.


Michel ALLAIN