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lundi 28 mai 2007



« Sucre noir »
 de Miguel BONNEFOY


Au XVIIème siècle, puis au XXe siècle, dans une île des Caraïbes

Henri Morgan est le capitaine d’une frégate qui a fait naufrage sur une île des Caraïbes. Celui-ci y garde jalousement dans sa chambre un trésor inestimable, fruit de ses rapines.

Soulevé durant une terrible tempête, son bateau repose à présent sur la cime des arbres d’une forêt luxuriante située sur dans une zone marécageuse. Survivre devient vite l’obsession de l’équipage qui, au bout d’un mois, ne peut empêcher l’affaissement du bateau dans le marécage qui se referme sur eux

Trois cents passèrent, le navire d’Henri Morgan entra dans la légende ; celle-ci attira de rares chasseurs de trésors qui parcoururent la région, munis de cartes et d’écrits, mais ne trouvèrent jamais le trésor.

Un petit village s’érigea peu à peu à l’endroit même du naufrage, les habitants inconscients de ce lieu historique, isolé y vivaient en autarcie grâce au produit de la terre, loin de la civilisation. C’est là que se trouvait la modeste plantation de cannes à sucre d’Ezéquiel et Candelaria Otero. Le couple avait une fille, Serena Otero, amoureuse de la nature et passionnée de plantes rares qu’elle cherchait dans la forêt. La culture de la canne à sucre l’ennuyait, sentant que son destin était ailleurs

Curieusement, sur l’acte de vente de l’exploitation signé par le couple Otero, y était spécifié que la seule chambre du rez de chaussée de leur habitation devait être constamment fermée et seulement ouverte une fois par an, chaque 1er novembre, par une vieille femme qui y pénétrerait avec un seau vide à la main. Ancienne propriétaire, elle y viendrait pleurer son mari défunt en remplissant son seau par les larmes qu’elle y verserait.

Un jour, un aventurier du nom de Severo Bracamonte, chercheur de trésor, leur demanda l’hospitalité, puis proposa son aide aux fermiers vieillissants en échange.

De par son style d’écriture, ce livre relève davantage du conte plutôt que du roman.

Une écriture limpide nous décrit dans la simplicité les personnages, allant à l’essentiel.

Dans ce conte, ceux qui chercheront en vain le trésor trouveront quelque chose de bien plus précieux, contrairement aux autres, plus chanceux au premier abord. L’auteur nous ramène aux vraies valeurs de la vie.

J’y ai parcouru avec aisance et intérêt la saga de la famille Otero.

Michel ALLAIN

dimanche 27 mai 2007


« Le secret du mari » de Liane Moriarty
 
 
De nos jours, en Australie
Trois familles australiennes vivent une journée où tout va basculer :
Famille 1 : Vivant à Sydney, Cécilia et John Paul Fitzpatrick, son mari, Polly, Esther et Isabel leurs enfants, forment une famille sans histoire.
Cécilia est présidente de la fédération de parents d’élèves de l’école « st Angela » et meilleure vendeuse de tupperware d’Australie
Ce jour-là a lieu une discussion entre Cécilia et sa fille Esther et qui concerne la chute du mur de Berlin, évènement qui l’a marqué, elle étant justement présente à Berlin quelques mois plus tard à l’occasion d’un voyage. Pour appuyer ses dires, elle décide de monter dans le grenier de la maison pour y chercher des souvenirs relatifs à cet évènement : un minuscule fragment du mur et des photos, tout cela rangé dans une boîte en plastique où est inscrit « 1985/1990 »
Le hasard fait qu’elle trouve de façon inopinée une lettre de son mari comportant la mention « Pour ma femme, à n’ouvrir qu’après ma mort ». Si elle n’ose tout d’abord ouvrir la lettre, elle fait part de sa trouvaille à son mari qui est embarrassé.

Puis plus tard, elle commet l’acte irréparable d’ouvrir la lettre.
Famille 2 : Rachel Crowley, secrétaire à l’école St Angela à Sydney, est séparée de son mari depuis longtemps, et sa raison de vivre est son petit-fils, Jacob, qu’elle garde durant la journée pendant que Rob, son fils, et sa belle-fille, Lauren, sont au travail. Elle apprend ce jour-là qu’ils ont le projet de s’établir durant deux ans à New York, aux Etats-Unis, pour raison professionnelle, emmenant avec eux son petit-fils auquel elle est tant attachée, fait d’autant plus douloureux qu’un drame a marqué la vie de Rachel des années auparavant, la privant de sa fille Janie, assassinée sans que l’on ait pu identifier le coupable. Rachel cependant ne désespère pas de retrouver celui-ci.
Un jour, en visionnant une K7 vidéo de sa fille disparue, elle y reconnait Connors Whitby, le prof de gym de l’école qui semble jeter un regard malveillant sur celle-ci. Illusion ou réalité ? qu’à cela ne tienne : le soupçon s’impose peu à peu dans sa tête.

Elle prévient les autorités pour faire relancer l’enquête
Famille 3 : Au même moment, à Melbourne, a lieu un autre évènement dans une autre maison habitée par Tess O’Leary et Will, son mari, ainsi que leur fils Liam.
Tess et Will ont monté ensemble une petite entreprise de publicité à leur domicile, TWF : Will s’occupe de la création, et Tess de la partie commerciale. Félicity, une cousine de Tess, qui demeure non loin de chez eux s’est jointe également à eux et a pris en charge la direction artistique.
Ce jour-là, Will, son mari, et Félicity, sa cousine, annoncent à l’infortunée Tess qu’ils sont tombés amoureux voici quelques mois sans l’avoir voulu, mais « qu’il ne s’est rien passé », leurs sentiments étant pour le moment tout à fait platoniques.
Effondrement de Tess et embarras de Will et de Félicity. Quelle attitude va-t-elle adopter : vivre à trois dans la maison ? Que va devenir leur petite entreprise ? Laissant son mari à sa cousine, Tess décide de rejoindre sa mère, Lucy, à Sydney, ville de son enfance, d’y inscrire son fils à l’école St Angela

Elle y croise Connor Whitby, son amour de jeunesse, professeur de sport de l’école St Angela et qui ne l’a pas oubliée.
Trois familles australiennes ordinaires se côtoient sans vraiment se connaître ; leur point commun : l’école St Angela de Sydney, en Australie
Pourtant, les conséquences de leurs actions passées et à venir vont les rapprocher peu à peu, et tel un puissant révélateur faisant douloureusement vaciller leurs vies sans histoire jusqu’ici, provoquera une remise en cause dont ils ne sortiront pas indemnes.
Récit passionnant, l’auteur faisant de naître de vies ordinaires un véritable suspense qui progressivement envahi le lecteur jusqu’au dénouement final
Michel ALLAIN




samedi 26 mai 2007

 
« A travers bois »
de Colin Dexter

En 1992, à Oxford (Angleterre)

L’inspecteur Morse, du CID en poste à Thames Valley, prends à contre cœur ses congés réglementaires au Bay Hôtel situé dans la ville de Lynme Régis, dans le Dorset

Il y fait connaissance de Mrs Hardingue, celle-ci dirigeant une agence de mannequins à Salisbury. Son attention est attirée par un article du Times que lit Mrs Hardingue devant lui.

Article du journal « The Times »
« Le correspondant littéraire du Times, Mr Howard Phillipson, a été sollicité par la police de l’Oxfordshire afin de l’aide à résoudre une énigme complexe dont la solution devrait révéler l’endroit où se trouve le cadavre d’une jeune femme …/…
 

L’énigme est un poème sensé contenir des indices quant au lieu où se trouve le corps de la victime et qui a été adressé au journal par le meurtrier, déclenchant l’intérêt des lecteurs.
« Selon l’inspecteur en chef Harold Johnson, le poème ferait référence à la disparition voici un an d’une jeune étudiante suédoise d’Uppsala, Karin Eriksson, dont le sac à dos a été retrouvé sur le bas-côté de l’A44, près de Woodstock. Venue de Londres en autostop à Oxford, elle a passé une journée dans la ville universitaire. » Sa mère qui dirigeait une maison d’hôte à Uppsala s’est installée à Stockholm depuis la disparition sa fille. Karin avait deux sœurs.

La rubrique « courrier des lecteurs » du Times est vite débordée par les multiples hypothèses des lecteurs ayant étudié le poème afin d’y trouver des indices utiles à la police.

Lacs ou ruisseaux ne sont-ils pas des lieux propices pour se débarrasser du corps ? Par ce poème, le meurtrier n’est-il pas désireux que le corps soit retrouvé pour se sentir absous de son crime ?

Les témoignages :
- Georges Daley, domicilié à Begboke, promenant son chien non loin du Royal Sun, taverne située sur le tronçon nord de l’A44, près de Woodstock, découvre un sac de couleur vive contenant un passeport au nom de karin Eriksson résidant à Uppsala, en Suède, d’une lettre écrite par sa parente galloise où elle devait se rendre, ainsi qu’une affichette insérée dans un guide d’ornithologie mentionnant un concert de rock dans le parc de blenheim place, le lundi 8 juillet. Un appareil photo est trouvé près du sac de la jeune femme. La police suédoise est informée, la mère toujours sans nouvelles de sa fille
- Jim O kane qui dirige l’hôtel « Cotwold » reconnaît la photo de karin, jeune femme n’ayant pu avoir une chambre dans son établissement le jour de sa disparition

Pourtant, au vu du poème, l’inspecteur Morse, qui termine ses vacances, fait savoir que les recherches sont mal orientées, que le plus judicieux serait non pas Blenheim, mais la forêt de Wytam

Dimanche 12 juillet, Mrs Hardinge rencontre par hasard Morse ; elle lui avoue s’appeler Claire Osborne, tandis que lui reconnait avoir envoyé une lettre au journal sous le pseudonyme de Lionel Regis afin susciter davantage de réactions parmi les lecteurs du Times.

Un projet de fouille du vaste bois de Wytham est mis sur pied. Pour préparer celle-ci, Morse demande conseil au garde forestier David Mickael qui lui indique avec un zèle surprenant les zones non fréquentées par les promeneurs et étudiants, facilitant considérablement le travail de la police, ce qui laisse Morse dubitatif.

Le vendredi 17 juillet débute la fouille du bois de Wytham, et c’est dans le lieudit Pasticks, que l’évènement tant espéré se produit avec la découverte d’un cadavre portant un foulard à motif suédois…Max, le chirurgien, est dépêché sur les lieux pour effectuer les analyses.

Coup de théâtre : le lendemain, Max apprend à l’inspecteur Morse que les ossements sont ceux d’un homme.

Tel un Sherlock Holmes du vingtième siècle qu’Arthur Conan Doyle n’aurait pas renié, Colin Dexter entraîne son héros, l’inspecteur Morse, dans une intrigue à tiroir où les lecteurs d’un célèbre journal sont également acteurs dans la résolution d’une enquête policière pleine de rebondissements teintée d’un humour « so british ».

Un roman très divertissant permettant de passer un bon moment.


Michel ALLAIN

mercredi 25 avril 2007

ECOUTEZ NOS DEFAITES
de LAURENT GAUDE

Une archéologue essaie de sauver des antiquités saccagées à la masse et à la disqueuse à Mossoul en Irak appelée autrefois la Mésopotamie et à Palmyre en Syrie.
Entre 2 avions elle rencontre un agent secret français en charge de "surveiller" un agent américain qui a poursuivi Ben Laden ou Kadafi. Les mots qu'ils échangent sont entre le doute et l'espoir.
Qu'est ce qui peut survivre sous les décombres perpétués par les guerres?
Arrivera t elle a sauver des pierres témoins du berceau de la civilisation face à ceux qui veulent détruire toute mémoire. Les pierres transcendent la folie destructrice des hommes.
L'auteur convoque les grandes batailles de l'histoire. D'Hannibal général carthaginois défiant Rome au général Grant vainqueur de la rébellion sudiste au prix de milliers de victimes.
En fait il n'y a pas de victoire. Il n'y a que des défaites, des reculs de l'humanité de l'homme. Toutes les guerres victorieuses ou perdues sont des échecs.
La défaite du roi des rois, du peuple descendant de la reine de Saba épouse du roi Salomon est prémonitoire de ce que sera la deuxième guerre mondiale.
Le 30 juin 1936 l'empereur humilié, d'une Ethiopie écrasée sous les bombes de Mussolini, prononce devant la SDN (Société des Nations) l à Genève un discours qui se conclut par ces propos qui devraient mobiliser la conscience collective : "A ceux qui ont laissé mourir l'Éthiopie l’humanité entière en subira les conséquences" ...on connaît la suite!
En cette rentrée littéraire 2016, j'ai choisi ce roman profond aux mots puissants pour relever l'homme de son étroitesse, pour que la notion même de guerre soit à jamais abolie. Grâce aux échanges avec des lecteurs j'ai mieux compris l'évolution de la notion de défaite vers celle de perte.
Richard Delestre
 


mardi 24 avril 2007


« Le confident », d’Hélène Grémillon
En France, à la fin des années 30 jusque dans les années 70
Camille Werner est éditrice à Paris, et vient de perdre sa mère Elisabeth. Son père, Paul, est mort depuis longtemps durant la seconde guerre mondiale. Elle a un frère, Pierre.
Sa vie est sans histoire ni zone d’ombre. Elle a un ami, Nicolas, et attend un enfant de lui.
Parmi les lettres de condoléances qu’elle reçoit, l’une attire son attention. Ce n’est pas une lettre de condoléances, mais un manuscrit de plusieurs pages non signé. Intriguée, elle y découvre un fragment de vie mettant en scène d’autres personnes : Annie et sa famille, celle de Louis, ami d’enfance d’Annie dont il est amoureux ; ils sont camarades de classe à l’école de leur petit village.
D’abord troublée par cette lettre, Camille se dit que c’est une erreur de ce Louis, narrateur de la lettre. Puis elle oublie, la vie reprenant son cours normal. En cette période difficile, la concierge de l’immeuble, madame Merleau, lui propose comme toujours son aide et a pour elle des attentions toutes particulières auxquelles Camille est sensible.
Puis une seconde lettre de Louis arrive, décrivant son quotidien à l’école, sa fracture du tibia et Annie qui s’était portée volontaire pour lui porter ses devoirs chez lui, ses efforts pour attirer son attention en lisant les livres sur la peinture et les femmes peintres.
Camille ressentit alors une forte gêne. Comme prévenir l’expéditeur dévoilant peu à peu la vie intime de cette « Annie ». C’est sans succès que Camille se rend au bureau de poste de son quartier.
C’est à la fin de la lettre suivante que Camille ressentit la peur s’insinuer en elle, Louis faisant clairement comprendre à la fin de la lettre qu’elle faisait partie du récit. Mais quel rôle lui attribue-t-il, , à elle qui vit une vie sans histoire ?
Continuant son récit, Louis raconte qu’Annie avait fait connaissance d’une Madame M qui fait partie d’une riche famille de la région. Esseulée par les longues absences de son mari qui est journaliste, Elisabeth M.se lie avec Annie ; car Annie peint, et c’est la peinture qui a attiré l’intérêt d’Elisabeth M. sur sa personne. Elisabeth va même jusqu’à faire installer un atelier dans l’une des pièces de sa belle demeure, et demander à l’un de ses amis sculpteur de venir lui donner des cours. Annie passe donc de plus en plus de temps chez Elisabeth et délaisse son petit ami Louis qui disparaît peu à peu de sa vie. Elisabeth lui révèle alors son infortune à ne pas avoir réussi à avoir d’enfant.
Sur le ton de la plaisanterie, Annie lui propose de porter son enfant…proposition acceptée très sérieusement par Elisabeth M peu de temps après. La compassion d’Annie à l’égard d’Elisabeth finit par lui faire accepter d’être enceinte du mari d’Elisabeth.

Quoi de plus simple ? La maternité d’Annie sera cachée, tandis qu’Elisabeth feindra d’être enceinte.
L’auteur nous décrit les conséquences irréversibles de décisions irréfléchies prises par deux personnes dans le domaine essentiel qu’est celui de la maternité.
S’étalant sur une période de deux décennies, le roman nous décrit la lutte impitoyable de deux femmes à avoir le droit d’être mère, entraînant avec elles leurs proches et amis.
 
Michel ALLAIN

lundi 23 avril 2007


 L’héritage d’Ester 
 de Sando Marai


En Hongrie, au cours des années 30
Ester, femme de caractère, a déjà vécu l’essentiel de sa vie et vit dans une grande maison délabrée avec sa servante, nounou en compagnie de ses souvenirs. Sans argent pour vivre, c’est du jardin qu’elles retirent leur subsistance.
Jadis, sa famille était aisée, mais une gestion erratique du patrimoine a au fil des années bien entamé celui-ci. Puis il y a aussi Lajos, ami de son frère Laci, apparu dans son environnement familial.
Car Lajos est charmant, fabulateur hypnotisant son entourage… et escroc ; sous son influence, le mode de vie plutôt sobre de la famille devint mondain, faisant vivre celle-ci au-dessus de ses moyens. Et c’est ainsi que les dernières miettes de la fortune familiale s’envolèrent.
Lajos devait de l’argent à tous les membres de son cercle familial et même au-delà, personne n’osant lui demander réparation, Lajos ayant le pouvoir de rendre incongrue toute demande de remboursement.
Envoûtée, Ester avait été sensible à son charme, Lajos lui ayant même dit qu’il l’aimait. Mais tout se passa autrement puisqu’il choisit sa sœur Vilma comme épouse avec qui il eut une fille, Eva.
Après qu’il ait quitté la région au moment des fiançailles, deux soupirants se manifestèrent auprès d’Ester : Tibor, puis Endre, tous deux amis de la famille qu’elle éconduisit avec douceur, préservant ainsi leurs amitiés et sa propre solitude. Tibor révèlera plus tard avoir compris du refus d’Ester qu’elle aimait Lajos.
C’est vingt-deux ans plus tard que Lajos annonça sa visite, provoquant une montée de souvenirs et de crainte chez les deux femmes. Qu’allait-il leur prendre cette fois ci à elles qui vivaient si chichement
Serait-ce « la » bague, trésor de la famille depuis des générations que détient Ester ? C’est à l’occasion du décès de sa femme que Lajos avait offert à Ester la bague que possédait Vilma et qui lui avait été échu en tant que fille aînée - maintenant qu’elle était décédée, c’était à Ester sa cadette de la détenir, prétendait-il. Connaissant Lajos toujours à court d’argent, Ester doutait que la bague soit encore authentique, ce que confirma sa servante qu’il l’avait faite secrètement expertiser : la pierre avait été remplacée par une imitation. A quelques jours de sa venue, Lajos venait de décevoir une fois de plus Ester.
Lajos arriva, accompagné de sa fille, Eva et de son fiancé. Le charme de Lajos opérait toujours, il n’avait pas changé seulement un peu vieilli. Esther eut une conversation avec Eva qui la laissa bouleversée : Celle-ci lui révéla que son père lui avait écrit trois lettres au moment de ses fiançailles avec sa mère, Vilma, et qu’il l’implorait de partir avec lui. Ces lettres ne parvinrent jamais jusqu’à Ester. Qui les lui avait soustraites afin qu’elle ne les lise pas ?
La prédestination existe-t-elle ? Deux êtres humains peuvent-ils se reconnaître à temps, comprendre qu’ils sont complémentaires et même prédestinés ? Le titre que Sando Marai a choisi, « l’héritage d’Ester », n’évoque pas tant le constat matériel établi à l’aube de la vieillesse d’Ester que celui de ses actions et des choix faits une vingtaine d’années plus tôt. L’épisode de la bague devenue fausse est symbolique elle aussi.
L’auteur décrit dans son roman les destins contrariés de deux êtres humains n’ayant pas su forcer le destin pendant qu’il en était encore temps, leur vie d’« après » ne leur apportant pas les promesses qu’ils auraient pu en attendre.
Une fresque romantique passionnante construite exclusivement sur les émotions et les sentiments.


Michel ALLAIN

dimanche 21 janvier 2007

UN PARADIS TROMPEUR
de Henning MANKELL

Prix du meilleur roman des lecteurs du POINTS 2015, je me suis dirigé vers ce roman de cet écrivain, auteur connu de polars. J'ai préféré un roman plutôt qu'une suite des aventures de son héros des romans policiers.
L'héroïne Hanna quitte le nord de la Suède des années 1900 comme de nombreux migrants européens pour échapper à la misère. Cette toute jeune femme va découvrir la brutalité et le cynisme des blancs en Afrique. Est-ce son éducation, son sens de la justice qui vont la faire agir pour atténuer le dénuement des noirs? La colonie portugaise orientale voisine de l'Afrique du Sud des Boers où sévit l'apartheid est le pays où se passe l'histoire.
Tout part de la découverte d'un carnet de notes ayant été rédigé par une vraie Hanna, le roman est la vie imaginée par l'auteur que ces notes lui inspirent. Roman réaliste sur les dégâts du colonialisme des européens importé sur cette terre d'Afrique : L'inhumanité de l'homme blanc est portée à son paroxysme dans ce début de 20 ème siècle naissant. Hanna va essayer contre son clan de rendre un peu d'humanité à la population noire de cette terre. Hanna s'interroge sur le comportement des blancs chrétiens, les noirs se demandent pourquoi cette cruauté des blancs. L'auteur évoque très lourdement le rôle des vendeurs de peurs allant jusqu'à élever des chiens bergers allemands de couleur blanche vendus très cher, d'une férocité sans égal, pour se protéger et agresser les noirs. Hanna s' interroge sur ce que sera la suite de la vie de ses hommes blancs ou noirs, n'y aura t’il pas un prix a payer de cette impossibilité de vivre ensemble. Henning MANKELL apporte un exemple de ce que nous vivons aujourd'hui en grand dans ce début de troisième millénaire : la guerre du tous contre tous pour le seul profit de quelque uns.
Richard

samedi 20 janvier 2007

« Une main encombrante »
de Henning Mankel


En 2002, à Ystad, en Suède
Depuis une trentaine d’années, l’inspecteur Wallander résout les enquêtes les plus difficiles dans la région, et être en contact avec le coté obscur de la société lui pèse de plus en plus.
L’âge de la retraite approchant, il aspire à une tranquillité qu’il espère trouver dans l’achat d’une maison pas trop chère située dans un coin retiré, quittant ainsi son petit appartement du centre ville
Son collègue Martinsson qui a eu vent de son projet lui propose alors d’acquérir une maison qu’un cousin de sa femme possède, Karl Eriksson.
La maison, est située dans un parc où règne la tranquillité et se trouve non loin de celle où demeurait son père, ce qui le réconforte.
Il parcourt d’abord les abords de la maison qui est planté de pommiers, groseilliers, cassis. Le gazon est agréable à fouler, malgré qu’à un certain moment, le sol craque sous ses pas.
Entré dans la maison, ce sont les habituelles impressions que l’on trouve dans une maison abandonnée ; odeur de moisi, revêtements de sols défraîchis, etc. Que de travaux de réfection en perspective ! Intéressé, il appelle néanmoins Martinsson pour marchander le prix à cause des frais de rénovation et s’apprête à remonter en voiture quand une pensée le retient : le bruit particulier qu’il avait provoqué en marchant sur un débris végétal… ce bruit avait réveillé son instinct de policier… Voulant en avoir le cœur net, il retourne dans le jardin, trouve l’endroit d’où provenait le bruit, écarte l’herbe… et aperçoit le squelette d’une main
Martinsson est stupéfait d’entendre au téléphone Wallander lui demander de venir en urgence à la maison de son cousin, Karl Eriksson, et est encore plus ébahi lorsque Wallander lui fait part de sa découverte. Les forces de l’ordre arrivent peu après, établissant un périmètre de sécurité. Médecin légiste et équipe scientifique sont sur les lieux - c’est une nouvelle enquête qui commence pour Wallander. La vente de la maison du cousin de son épouse est loin désormais et seule, l’origine du propriétaire de la main fera l’objet de l’attention de tous.
Comment d’un fait anodin peu découler un fait divers inattendu, c’est ce à quoi sont confrontés une fois de plus Wallander et son équipe, et ce pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.
Les enquêtes de Wallander mettent en parallèle sa vie privée, morne et sans couleurs, avec celles-ci aux détours étonnants et qui surprennent de par leur importance le modeste mais tenace inspecteur de police. A l’instar d’un Simenon, Mankell nous entraîne une fois de plus dans une intrigue imprévisible dont il a le secret.
Michel ALLAIN


vendredi 19 janvier 2007


« Un faux-pas dans la vie d’Emma Picard »
de Mathieu Belezi

Vers 1860, durant le Second Empire, en Algérie

Emma est une veuve avec quatre enfants qui attend des jours meilleurs, car travailler dans les fermes françaises en 1860 lui suffit à peine pour nourrir sa famille. Du courage, elle en a pourtant à revendre, et c’est avec grand intérêt qu’elle découvre un jour une affiche aux couleurs chaleureuses vantant l’Algérie, le gouvernement français offrant à toute famille voulant s’y établir 20 hectares de bonne terre cultivable. D’un caractère volontaire, Emma est conquise et c’est avec un titre de propriété en poche qu’elle s’expatrie, débarquant à Alger pour prendre la diligence qui la mène à Mercier le Duc, village perdu de la région de Sidi Bel Abbés.

Soleil de plomb, chaleur écrasante, moustiques, bruits de la rue, ambiance cosmopolite à laquelle Emma n’est pas habituée, bagarre à l’auberge du village, être une femme n’est pas rien dans ce monde régit par l’homme. On est loin du monde exotique et accueillant représenté sur l’affiche aux couleurs chaleureuses

Qu’à cela ne tienne, Emma part illico découvrir sa terre promise, accompagnée de ses quatre enfants et d’un commis de ferme originaire de la région qui a déjà travaillé avec les anciens propriétaires de l’exploitation qu’Emma va reprendre

Une mauvaise surprise attend Emma, puisque l’indispensable puits nécessaire à l’irrigation des cultures est un « puits d’hiver » qui se tarit sous la chaleur écrasante de l’été : mauvaise pioche pour Emma pendant que d’autres ont eu plus de chance, leur ferme étant située à un meilleur endroit.

Depuis ses bureaux feutrés, le laxisme d’une administration mal informée des exigences du métier d’agriculteur a placé Emma dans une situation délicate : à un travail déjà éreintant pour une femme s’ajoute la nécessité d’aller puiser l’eau matin et soir pendant deux mois à une source perdue dans les collines avoisinantes.
Contrairement à ce promettait l’affiche, un avenir incertain attendra Emma et ses quatre enfants durant les mois à venir. Son courage et sa détermination suffiront il à vaincre les difficultés ?

Une politique inconséquente d’incitation au peuplement de l’Algérie menée auprès des agriculteurs français habitués au doux climat tempéré de la France, une absence dramatique d’informations sur les particularités climatiques, géographiques et politiques propres à ce pays lointain, voilà ce qui attend les colons français trop vite séduits par les sirènes du gouvernement français.

Un livre écrit d’une traite, haché, comportant un seul chapitre, journal de bord entrecoupé de réflexions à son plus jeune fils, écrit dans l’urgence sur un ton de tragédie.

Michel

jeudi 18 janvier 2007

Et quelquefois j'ai comme une grande idée
   Ken KESEY (1964)
 

Il s'agit d'un long roman particulièrement foisonnant qu'il est bien difficile de résumer.
L'intrigue se situe dans l'Oregon, dans une ville forestière.
L'apparition des tronçonneuses risque de mettre au chômage une partie des bucherons. Le syndicat a donc décrété une grève.
La famille Stamper qui n'adhère pas au syndicat décide de fournir à la scierie tout le bois dont elle a besoin et de ce fait se trouve en butte à l'hostilité de toute la ville.
Ceci va servir de toile de fond à tout le roman dans lequel évoluent de nombreux personnages dont certains ont une très forte personnalité, d'autres sont très complexes, ou encore très fragiles.
Le début du roman est un peu difficile à intégrer. Il faut en comprendre le fonctionnement, saisir à quoi correspondent les changements typographiques mais ensuite il est difficile de le lâcher.
Les thèmes sont multiples, les personnages sont complexes, les descriptions magnifiques.
Le contexte est particulièrement rude mais s'y glissent beaucoup de tendresse et de finesse
Arrivé à la fin on quitte les personnages à regret.
Barbara
 

mardi 16 janvier 2007

« Le chapeau de Mitterrand»
Antoine Laurain

En 1988, à Paris
Daniel Mercier est un homme sans histoire, menant une vie tranquille avec sa femme Véronique et son fils Jérôme. Directeur adjoint au service financier de la SOGETEC dirigé par Jean Maltard récemment nommé à ce poste, Daniel supporte mal le stress généré par la nouvelle réorganisation mise en place par celui-ci. Il sait que cela n’annonce rien de bon pour l’entreprise et donc pour lui.
Un jour, sa femme et son fils étant partis chez ses beaux parents, il se retrouve seul chez lui avec son stress et décide d’aller dîner en célibataire à la belle brasserie où il s’était rendu voici peu en compagnie de son épouse et de son fils.
Seul alors dans la salle, assis à sa table, il déguste pensivement ses fruits de mer et ressasse ses soucis professionnels. Et c’est avec stupéfaction qu’il prend conscience de l’identité d’un homme qui vient juste de s’installer à la table voisine : François Mitterrand, bientôt rejoint par Roland Dumas.
Se sentant vivre un moment historique, il ne peut hélas que percevoir des bribes de conversation parsemée de noms illustres entendus à la télévision et maintenant prononcée presque devant lui par le chef de l’Etat, ce qui le laisse pantois.
Le repas se terminant, Daniel voit le Chef de l’Etat le saluer et quitter la salle… sauf que Daniel s’aperçoit peu après qu’un objet oublié est resté sur la banquette : un chapeau noir, chapeau qu’il reconnaît sans peine pour savoir qu’il appartient à son illustre voisin de table qui a quitté la brasserie… et plutôt que de le porter au vestiaire, c’est pour marquer cet évènement qui vient de se produire qu’inexplicablement Daniel décide de le garder, telle une relique ; rentrant chez lui, un sentiment d’assurance et de bien être l’envahit inexplicablement pendant qu’il contemple avec émerveillement les deux lettres imprimées au fond du chapeau : « F.M »
Le lendemain matin, le chapeau sur sa tête, il se rend d’un pas alerte à une importante réunion portant sur la réorganisation du service. Et c’est devant les regards médusés de ses collègues qui le connaissent pour son habituelle discrétion que Daniel sort pour la première fois de sa réserve légendaire, bousculant brillamment les arguments de Jean Maltard qu’il remet en cause, et prenant le contrôle de la réunion sous le regard admiratif du Directeur Générale de la Sogetec. Ce moment sonne le déclin de Jean Maltard et l’ascension de Daniel Mercier.
Un banal objet égaré par son propriétaire qui, au gré de l’auteur du roman, le fait passer de tête en tête, peut-il influer sur la personnalité et le destin de ceux qui l’auront porté ? Tel est le propos de ce réjouissant roman remplit de dynamisme et d’humour, et qui sans jamais se prendre au sérieux, nous distrait agréablement
Michel

Michel ALLAIN

lundi 15 janvier 2007

Les pays
   Marie-Hélène LAFON (2012)
 

Claire, fille d'agriculteurs du Cantal, a très tôt compris que son émancipation passerait par les études. Elle s'y jette corps et âme.
Le roman commence par le premier voyage à Paris à l'occasion du salon de l'agriculture qu'elle raconte avec humour.
Plus tard elle poursuit des études de lettres classiques à la Sorbonne. Elle s'approprie peu à peu les codes de la grande ville et des milieux intellectuels.
Elle ne renie pas ses origines mais se distancie.
Devenue professeur elle achète une maison dans le Cantal pour les vacances.
Elle va ainsi de son appartement parisien à cette maison, d'un pays à l'autre, tous deux constitutifs de ce qu'elle est.
Barbara

 

dimanche 14 janvier 2007

L'Annonce
   Marie-Hélène LAFON (2009)

Dès l'adolescence Paul,46 ans, a été placé par ses parents avec Nicole,sa soeur, chez deux oncles célibataires,agriculteurs à Frideres dans le Cantal.
Paul se refuse à vieillir seul.Il a aménagé un appartement personnel dans la grange lors d'une relation avec une jeune fille du village qui fut un échec.
Il se décide à passer une annonce dans un journal.
Annette,celle qui lui répond, a vécu avec un alcoolique violent désocialisé dont elle s'est séparée. Ce dernier purge une peine de prison.Ils ont eu un fils,Eric,onze ans, un enfant doux et timide qui a déjà beaucoup souffert. La mère et le fils vivent dans le Nord.
Paul et Annette se rencontent à Nevers, à mi-distance de leurs domiciles respectifs. Après deux rencontres ils décident de vivre ensemble et Annette et Eric aménagent à la ferme.
L'accueil des oncles et de la soeur est rude.
Marie-Hélène LAFON nous fait explorer les sentiments de chacun des protagonistes. Elle nous montre comment chacun a cloisonné sa vie pour pouvoir tenir debout.
Dans un style superbe l'auteur décrit l'ambiance de la ferme,du village et l'adaptation progressive des personnages à leur environnement.
La fin du roman voit Annette gagner en dynamisme et s'affirmer
On regrette un peu que l'histoire se termine brutalement mais c'est une très belle histoire d'amour.
Barbara

samedi 13 janvier 2007

L'ARABE DU FUTUR
de
RIAD SATTOUF
Une jeunesse au moyen orient(1978-1984)
 

PRIX DU MEILLEUR ALBUM - ANGOULEME 2015
 
Il s'agit d'un ouvrage autobiographique.
L'auteur est né d'un père syrien et d'une mère française (bretonne)
Le père est le seul de sa famille à avoir été scolarisé. Il pense que l'avenir des pays arabes passera par l'éducation aussi prépare-il son fils à être "l'arabe du futur".
Le moyen orient, ses moeurs très rudes, les dictatures sont vues par les yeux d'un enfant.
Riad SATTOUF explore la confrontation entre les différentes cultures. Il ne fait aucune concession même à son père, mais fait preuve de beaucoup de tendresse. Il n'épargne pas sa famille française.
L'auteur raconte son enfance avec beaucoup d'humour . Les dessins traduisent également la souffrance qu'éprouve l'enfant à la naissance de son frère qui accapare toute l'attention de sa mère.
Les dessins sont sobres mais très expressifs
On s'attache au personnage de l'enfant.
Barbara


vendredi 12 janvier 2007

TAMARA DREWE
de
POSY SIMMONDS
(2007)
L'intrigue se situe à STONEFIELD dans la campagne anglaise que les adolescents désœuvrés trouvent mortel. Pour échapper à l'ennui ils font des sottises et essaient la drogue.
Ce village est, cependant, le paradis des écrivains en mal d'inspiration. Grâce à la résidence dirigée par BETH qui est l'épouse et la secrétaire d'un auteur de romans policiers à succès, de surcroit fort volage.
L'arrivée dans le cottage voisin de Tamara DREWE, belle jeune femme, journaliste à Londres quelque peu insatisfaite de sa vie, va mettre en émoi tout cette communauté et nouer le drame.
Il y aura deux morts
L'auteur alterne dessins et textes, change de typographie et ainsi permet à chaque personnage de révéler sa personnalité dans toute sa complexité.
Les dessins sont beaux, le tout est agréable à lire même si on peut regretter que certains traits soient un peu caricaturaux.
 
Barbara

jeudi 11 janvier 2007

 
  GEMMA BOVERY
de
POSY SIMMONDS
(1999)
 

Boulanger depuis sept ans à BAILLEVILLE, petit village normand, Raymond JOUBERT, ancien éditeur parisien, a pour voisin Charles BOVERY. Ce dernier est en pleine dépression après le décés de sa femme. Il trouve, en rangeant la maison qui va être vendue, plusieurs cahiers constituant le journal de Gemma mais n'a pas le courage de les lire. Raymond subtilise les cahiers car il craint qu'il y soit question lui. Il éprouve une culpabilité dont on ne connait pas l'origine.
C'est ainsi que nous prenons connaissance de l'histoire de ce couple qui semble une copie du couple imaginé par FLAUBERT dans Madame BOVARY.
C'est la similitude des noms qui a fasciné Raymond et l'a conduit à espionner la jeune femme, puis à redouter qu'elle connaisse le même destin qu'Emma.
Gemma dessinatrice dans plusieurs revues était la maitresse de Patrick LARGE, critique gastronomique dans l'une d'elles. Très éprise malgré l'égoïsme et la goujaterie de l'individu elle se déprime lorsqu'il la quitte.
C'est alors qu'elle rencontre Charlie BOVERY qui lui propose de venir vivre chez lui. Elle fait des efforts méritoires pour s'adapter à sa nouvelle vie mais son insatisfaction est majorée à la fois par le côté envahissant de l'ex-femme et des enfants de Charlie et par l'incapacité de celui-ci à s'imposer face à cette mégère.
Elle demande Charlie en mariage et le convaint d'aller vivre en France dans la campagne normande.
Après une courte période d'émerveillement l'insatisfaction de Gemma se développe, le désenchantement l'envahit, elle se met à détester la normandie, Charlie l'exaspère, elle s'ennuie...  Elle envisage de quitter la France et son mari puis y renonce. En faisant des courses à Rouen elle rencontre Hervé de Bassigny qui devient rapidement son amant.
Raymond est effaré que Gemma suive le même parcours de vie qu'Emma Bovary, il découvre aussi qu'il est amoureux de Gemma et jaloux. Il décide de provoquer leur rupture. Il envoie anonymement à Gemma une photocopie de la lettre de rupture écrite par FLAUBERT. Elle croit que c'est Hervé qui la lui a adressée pour rompre. Au même moment elle reçoit un fax d'Hervé lui annonçant qu'il ne peut l'accompagner à Londres. Elle se résigne à cette séparation consciente du fait que leur histoire ne pouvait avoir d'avenir.
Son mari découvre sa liaison et part pour Londres
Raymond essaie d'aider Gemma à régler ses problèmes avec la famille de Bassigny et avec les banques lorsque Patrick LARGE apparait...
Bien que Gemma ne soit pas Emma, elle meurt elle aussi. C'est Charly qui la trouve alors qu'il revient vers elle.
Il faut le lire pour connaitre le fin mot de l'histoire.
Raymond Joubert, en réalité personnage principal du roman, ne sera convaincu qu'à la fin que la famille BOVERY n'était pas une réincarnation d'Emma et Charles BOVARY.
Les dessins de POSY SIMMONDS, très doux, en noir rendent très bien les états d'esprit des différents personnages.
L'utilisation de typographies différentes permet bien différencier les réflexions du narrateur, de ses souvenirs et de la lecture du journal
C'est une lecture accessible même aux lecteurs n'aimant pas la BD.
 
Barbara