« Juste
avant le bonheur »
d’Agnès Ledig
En
Alsace, de nos jours.
Julie
Lemaire, jeune mère célibataire de 20 ans, élève seule son fils,
Ludovic, âgé de trois ans… c’est sa raison de vivre. Ses
parents l’ayant rejetée, titulaire d’un bac scientifique, elle a
dû arrêter ses études pour élever son fils. A la ville, elle
exerce le métier peu gratifiant de caissière dans un supermarché,
supportant les indélicatesses de certains collègues et les
sarcasmes du directeur.
Un
jour, une convocation dans le bureau de celui-ci l’en fait en
ressortir la larme à l’œil, et c’est cette larme qui attire
l’attention de Paul Moissac, quinquagénaire aisé de 54 ans qui
dépose ses achats à la caisse de Julie. Lui aussi a été malmené
par la vie, sa seconde femme l’ayant quitté récemment après
trente ans de vie commune. Il se surprend à appeler malicieusement
la caissière par son prénom qu’il a lu sur son badge pour lui
dire quelques mots réconfortants avec un humour qui fait du bien…une
amicale et innocente complicité naît alors entre eux.
Une
semaine plus tard, Julie accepte en toute confiance une invitation à
prendre un café après sa journée. Désireux d’aider la jeune
femme, Paul lui propose de l’emmener se reposer une semaine dans sa
maison de Bretagne. D’abord incrédule, puis comme pour bousculer
le destin, Julie finit par accepter ce qui ressemble à un conte de
fée. Rentrée chez elle, elle téléphone à Manon, sa meilleure
amie qui lui lance « profite ». Elle ira donc, aussi
pour que son fils profite.
Coïncidence,
Jérôme, le fils de Paul,, songe justement à téléphoner à son
père afin de savoir si la maison de Bretagne est vacante. Veuf
depuis trois mois, il n’arrive pas à surmonter son chagrin dû à
la perte de sa femme. Il a besoin de repos et pourrait laisser son
cabinet de médecine durant quelques jours à une remplaçante,
Caroline Lagarde qu’il logerait chez lui. En réponse, son père
lui dit se rendre le lendemain à Vannes et qu’il l’emmènerait
volontiers avec lui. Jérôme apprend alors avec stupéfaction puis
déception la lubie de son père.
C’est
donc résigné qu’il assiste à l’embarquement de Julie et de
Ludovic dans le 4 x 4 paternel. L’ambiance est tout d’abord
tendue entre Jérôme et Julie qui regrette d’être venue, mais
grâce à Paul, celle ci se détend un peu au fil des heures, les
appels téléphoniques affolés de Caroline en quête de conseils
auprès de Jérôme émaillant le voyage.
A
l’arrivée, le décor est à la hauteur du rêve de Julie, avec la
maison blanche en bordure de plage, le bleu du ciel rejoignant celui
de la mer et le doux bercement du bruit des vagues.
Tout
le monde s’installe et la vie s’organise. Visite du village,
balade en bateau ou sur la plage composent le nouveau quotidien de
Julie et Ludovic.
Jérôme se laisse peu à peu apprivoiser,
faisant même découvrir les étoiles à Julie lors d’une sortie
nocturne en bateau. La semaine passe ainsi doucement et s’achève.
Tous ont fait le plein de bien être au contact des uns et des
autres.
Puis
c’est le drame : sur le trajet du retour, une voiture folle
vient droit sur le 4 x 4, provoquant une collision frontale. Réveil
douloureux de Julie à la clinique où elle apprend, atterrée, que
son fils est plongé dans un coma profond. Si Paul est indemne comme
elle, Jérôme reste à la clinique, plâtré avec quelques
fractures. Sa remplaçante, Caroline vient le voir chaque jour, une
douce amitié naissant entre eux. Jérôme lui demande de rester à
son cabinet le temps de sa convalescence.
Pendant
l’hospitalisation de Ludovic, Julie va s’installer dans la maison
de Jérôme où loge déjà Caroline qui s’avère être un précieux
soutien pour elle. Puis c’est la dure reprise à son travail.
A
la clinique, elle fait connaissance de Romain Forestier,
kinésithérapeute qui s’occupera journellement de Ludovic toujours
dans le coma. Elle apprend au fil de leurs conversations que Romain
est divorcé et élève seul sa fille Charlotte. Pour la distraire un
peu de son chagrin, Romain lui fait visiter la clinique et essaie de
lui redonner goût à la vie.
Un
mois a passé depuis le drame. Si le temps s’est arrêté pour
Julie, la vie continue tant bien que mal pour son entourage.
C’est
lors d’une visite à la clinique que Paul fait connaissance de la
meilleure amie de Julie, Manon. Un courant de sympathie passe entre
eux, ayant pour point commun Julie.
Jérôme
sort alors de la clinique bien que sa convalescence soit loin d’être
achevée, l’inaction lui pesant décidemment trop. Sa remplaçante
manquant d’expérience est soulagée de le voir à ses côtés au
cabinet et Julie est également contente de sentir la présence d’un
homme dans la maison
Amitié
et compassion à l’égard de Julie font que Paul songe à investir
dans un appartement qu’il lui louera pour un loyer dérisoire. Ce
n’est qu’un projet, mais il y tient.
Le
lendemain, alors que Julie est légèrement assoupie au chevet de son
fils, elle sent une petite main se poser dans la sienne… réveillée,
elle constate que Ludo la regarde intensément….le temps d’un
bref instant, un espoir fou renaît en elle jusqu’à ce qu’il
prononce deux mots terribles, « laissez moi », pour
ensuite se rendormir aussitôt. Le bruit strident d’une machine
signalant l’arrêt cardiaque du cœur de Ludovic retentit alors,
suivie de l’arrivée de l’équipe médicale s’affairant
désespérément à le faire revenir, mais en vain. C’est fini …/
…
Les
amis de Julie l’entourent…. réussiront ils à lui redonner le
goût de vivre ?
L’auteur
nous dépeint l’univers de Julie, jeune mère célibataire et
gentille caissière d’un supermarché qui affronte une vie morne et
difficile du mieux qu’elle le peut.
Lorsque
quelqu’un lui tend enfin une main désintéressée, la chance
semble lui sourire, mais les aléas de la vie font que ce sourire
devient grimace comme pour rappeler qu’en ce monde, rien n’est
jamais acquis.
Bonheurs
et drames ont déjà éprouvé la vie de ses amis qui, de par leur
vécu, l’entourent que davantage afin de l’aider à surmonter
cette terrible épreuve qu’est la perte d’un enfant.
Michel