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mardi 24 avril 2007


« Le confident », d’Hélène Grémillon
En France, à la fin des années 30 jusque dans les années 70
Camille Werner est éditrice à Paris, et vient de perdre sa mère Elisabeth. Son père, Paul, est mort depuis longtemps durant la seconde guerre mondiale. Elle a un frère, Pierre.
Sa vie est sans histoire ni zone d’ombre. Elle a un ami, Nicolas, et attend un enfant de lui.
Parmi les lettres de condoléances qu’elle reçoit, l’une attire son attention. Ce n’est pas une lettre de condoléances, mais un manuscrit de plusieurs pages non signé. Intriguée, elle y découvre un fragment de vie mettant en scène d’autres personnes : Annie et sa famille, celle de Louis, ami d’enfance d’Annie dont il est amoureux ; ils sont camarades de classe à l’école de leur petit village.
D’abord troublée par cette lettre, Camille se dit que c’est une erreur de ce Louis, narrateur de la lettre. Puis elle oublie, la vie reprenant son cours normal. En cette période difficile, la concierge de l’immeuble, madame Merleau, lui propose comme toujours son aide et a pour elle des attentions toutes particulières auxquelles Camille est sensible.
Puis une seconde lettre de Louis arrive, décrivant son quotidien à l’école, sa fracture du tibia et Annie qui s’était portée volontaire pour lui porter ses devoirs chez lui, ses efforts pour attirer son attention en lisant les livres sur la peinture et les femmes peintres.
Camille ressentit alors une forte gêne. Comme prévenir l’expéditeur dévoilant peu à peu la vie intime de cette « Annie ». C’est sans succès que Camille se rend au bureau de poste de son quartier.
C’est à la fin de la lettre suivante que Camille ressentit la peur s’insinuer en elle, Louis faisant clairement comprendre à la fin de la lettre qu’elle faisait partie du récit. Mais quel rôle lui attribue-t-il, , à elle qui vit une vie sans histoire ?
Continuant son récit, Louis raconte qu’Annie avait fait connaissance d’une Madame M qui fait partie d’une riche famille de la région. Esseulée par les longues absences de son mari qui est journaliste, Elisabeth M.se lie avec Annie ; car Annie peint, et c’est la peinture qui a attiré l’intérêt d’Elisabeth M. sur sa personne. Elisabeth va même jusqu’à faire installer un atelier dans l’une des pièces de sa belle demeure, et demander à l’un de ses amis sculpteur de venir lui donner des cours. Annie passe donc de plus en plus de temps chez Elisabeth et délaisse son petit ami Louis qui disparaît peu à peu de sa vie. Elisabeth lui révèle alors son infortune à ne pas avoir réussi à avoir d’enfant.
Sur le ton de la plaisanterie, Annie lui propose de porter son enfant…proposition acceptée très sérieusement par Elisabeth M peu de temps après. La compassion d’Annie à l’égard d’Elisabeth finit par lui faire accepter d’être enceinte du mari d’Elisabeth.

Quoi de plus simple ? La maternité d’Annie sera cachée, tandis qu’Elisabeth feindra d’être enceinte.
L’auteur nous décrit les conséquences irréversibles de décisions irréfléchies prises par deux personnes dans le domaine essentiel qu’est celui de la maternité.
S’étalant sur une période de deux décennies, le roman nous décrit la lutte impitoyable de deux femmes à avoir le droit d’être mère, entraînant avec elles leurs proches et amis.
 
Michel ALLAIN