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mercredi 2 novembre 2005


« Le voisin », de Tatiana de Rosnay

 


De nos jours, dans une grande ville.

Colombes Barou semble être une femme comblée. Douze années de mariage sans nuage, un mari souvent absent mais aimant et deux enfants qu’elle adule. Cerise sur la gâteau, elle trouve un bel appartement à louer situé au quatrième étage d’un immeuble tranquille, ce dernier point étant d’une importance capitale, car avoir une bonne nuit de sommeil lui est indispensable. En effet, Colombes exerce la dure profession de nègre, réécrivant les esquisses de romans d’écrivains sans talents, ou pire, des biographies réalisées à partir d’interviews faits à la va-vite. Car de caractère trop timide, elle n’a jamais osé se s’exposer devant le public et subit sans se l’avouer les frustrations de son métier.

Hélas, Colombes doit vite déchanter suite au tapage nocturne produit dès 3h30 du matin par le voisin demeurant au dessus de sa chambre, et ce bizarrement lors des déplacements de son mari.

Ses nuits blanches perturbent les relations avec celui ci qui ne veut pas la croire, et aussi le bon déroulement de son travail.

Tout le bel équilibre qui régnait dans son existence est remis en cause par le voisin indélicat.

Les ennuis semblent s’accumuler lorsque Régis, son éditeur, propose à la sage Colombes un travail inhabituel, celui de travailler pour une artiste sulfureuse et d’écrire un livre tout autant sulfureux, ce qui est diamétralement opposé à son style habituel. Et c’est dans la douleur qu’elle entreprend ce travail qui lui semble contre nature, et en dépit du manque de sommeil.

Contre toute attente, ce travail réussit à la faire sortir de la femme introvertie qu’elle était, et elle écrit un livre qui sera un succès.

Admiratif, son éditeur la considère sous un œil nouveau - Plus encore, imprégnée du livre qu’elle vient d’écrire, sa personnalité change, tout comme son aspect vestimentaire - son mari ne la reconnaît plus et s’absente de plus en plus. Colombes est maintenant une femme libérée.

Cependant, on ne peut lutter contre le manque de sommeil éternellement, et épuisée, elle est ensuite incapable de réitérer son exploit et cesse même d’aller travailler. Pour se venger du voisin responsable de sa situation, Colombes, à bout de nerfs, subtilisant les clefs du concierge de l’immeuble afin d’en faire une copie, décide de pénétrer dans l’appartement du voisin inconnu pour y semer ainsi régulièrement le désordre - elle y assomme même celui ci rentré prématurément chez lui. Cherchant à joindre en urgence son mari dans son hôtel, elle apprend incidemment qu’il y mène une double vie depuis longtemps. Son couple vole alors en éclats…/ ….

Ce roman nous décrit un mal de la vie moderne : le bruit et ses répercussions sociales.
Ici, un voisin indélicat perturbe impitoyablement le sommeil d’une jeune femme, avec des conséquences importantes et irréversibles sur la vie familiale et professionnelle de celle ci.
Le voisin devient pour la jeune femme l’ennemi, son existence l’obsède, reléguant au second plan le reste de l’univers dans ce drame psychologique qui se joue en vase clos.
La jeune femme, et même le voisin verront leurs existences bouleversées par cette situation qui les dépassera et n’en sortiront pas indemnes. Les conséquences seront elles positives ou négatives sur le long terme sur la vie de chacun d’eux ? tel est le débat proposé par l’auteur du livre.

Michel