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mardi 1 novembre 2005


« Lune captive dans un œil mort », de Pascal Garnier


De nos jours, dans le sud de la France.

«Les conviviales », tel est le nom de la résidence sécurisée pour retraités qu’ont choisie Martial et Odette Sudre, tout fraîchement arrivés de Suresnes, pour y finir leur vie. Confort, sécurité et soleil leur ont été promis par monsieur Dacapo, l’agent immobilier….et pourtant…

Car ils ne peuvent s’empêcher de ressentir un sentiment de profonde solitude en contemplant leur pavillon qui est strictement identique à tous les autres pavillons pour l’instant inoccupés.

La piscine et le club house sont déserts et le soleil brille par son absence; un mur d’enceinte isole le village du monde extérieur, l’accès se faisant par un portail activé par télécommande. Le gardien, Mr Fresch, personnage ombrageux et un brin inquiétant, veille sur la résidence. On est loin du paradis décrit dans le dépliant publicitaire présenté par l’agent immobilier.
C’est donc avec un réel soulagement qu’ils font connaissance d’un second couple de retraités, Maxime et Marlène Node, qui s’installe dans un pavillon proche du leur. Les nouveaux arrivants sont plus raffinés, sportifs, « m’as-tu vu », et originaires d’Orléans. Ils ont un fils, Régis, brillant avocat.

Puis arrive une personne « seule », Léa, célibataire encore belle, ce qui déclenche des interrogations parmi les Node et les Sudre. Celle-ci arrive de Paris et n’a rien du profil d’une retraitée.

Nadine, l’animatrice, arrive le lendemain et provoque une réunion au club house afin que des liens se nouent entre les retraités..

Les choses commencent à se gâter lorsque Maxime tente de séduire Léa qui l’éconduit, lui apprenant par la même occasion que seule la gente féminine l’intéresse. Pour se consoler, Maxime va faire du golf avec Martial, mais un lumbago l’immobilise, le contraignant à s’asseoir en permanence dans une chaise roulante.

Le lendemain, le sang coule, les retraités émotionnés aperçoivent le gardien tuant un malheureux chat à coup de pelle.

C’est alors que la rumeur comme quoi des gitans en grand nombre se seraient installés non loin de la résidence provoque une psychose parmi les retraités. Maxime sort de ses bagages un revolver pour se protéger ayant cru entendre un gitan voulant pénétrer par effraction chez lui, et tire à travers la porte de son pavillon alors que Martial s’apprêtait à lui rendre visite. Le drame est évité de justesse, mais suscite chez Martial la question de savoir ce que l’on ressent lorsque l’on tue une personne, sensation que semble connaître Maxime qu’il envie.

Lors de la réunion journalière au House Club, Maxime apprend que le gardien a eu vent de l’incident du revolver par Léa qui l’avait appris elle-même par Odette. Cela provoque la colère de celui-ci qui se venge en révélant à tous que Léa est lesbienne – il quitte à pied le House Club, et par impatience envers son épouse qui l’agace, révèle à tous un secret de famille, à savoir que Régis, leur fils, est mort d’overdose dans un squat à l’âge de 16 ans. De surcroît, il oublie le revolver qu’il avait caché sous le coussin de sa chaise roulante qu’il a abandonnée sur place.

Martial se saisit par inadvertance du revolver et rentre chez lui. Sur le trajet, il abat le gardien, Mr Flesh, alors que celui-ci taillait un buisson. Martial connaît maintenant la sensation de tuer…/…

Un roman au style dépouillé allant à l’essentiel et où nous est présenté dans un cadre sensé être paradisiaque tous les ingrédients qui conduiront un inoffensif groupe de retraités à la psychose et finalement au désastre.

Michel