« La
dernière pluie », de Antti TUOMAINEN
A
Helsinki, en Finlande, dans quelques décennies
Le
réchauffement climatique a provoqué la montée des eaux des océans
et la submersion de vastes zones côtières dans de nombreux pays.
Conflits militaires frontaliers, épidémies, famines, menaces de
pandémie, le nombre de réfugiés climatiques sur la planète
oscille entre 650 et 800 millions…
Des
années plus tôt, les signes avant coureur de la catastrophe étaient
pourtant apparus : étés de plus en plus secs empiétant sur
l’automne, hivers pluvieux et vents rafraîchissants, végétation
et insectes exotiques apparaissant de façon incongrue. Les habitants
avaient voulu lutter, s’étaient regroupés en organisations et
associations diverses, mais les marchés financiers, dirigés par
quelques milliers de personnes fortunées dont les intérêts
personnels étaient maquillés au nom de la croissance profitable à
tous, avaient gagné. Manipulée, la population exaspérée par les
privations avait recommencé à consommer de plus en plus au
détriment du développement durable qui avait été de ce fait
anéanti, précipitant le monde vers la catastrophe. La vie des gens
avait alors totalement changé, et seuls les souvenirs heureux de
leur vie « d’avant » leur restèrent en mémoire.
A
Helsinki, certains quartiers constamment submergés par la mer sont
devenus insalubres, provoquant le départ de ses habitants vers le
nord, les logements étant immédiatement réoccupés par des
réfugiés climatiques étrangers. Le soir, l’électricité est
coupée et les feux de camp brillent dans la rue.
Les institutions du pays s’étiolent et même le maintien de l’ordre par la police est précaire, sauf dans les résidences privées occupées par quelques privilégiés, îlots de paix surveillés par des sociétés de gardiennage privées qui n’hésitent pas à user de violence pour en interdire l’accès.
Les institutions du pays s’étiolent et même le maintien de l’ordre par la police est précaire, sauf dans les résidences privées occupées par quelques privilégiés, îlots de paix surveillés par des sociétés de gardiennage privées qui n’hésitent pas à user de violence pour en interdire l’accès.
Tapani
Lethinen, poète sans succès, vit à Helsinki avec sa femme Johanna,
journaliste d’investigation. Celle ci, accompagnée de Gromow, son
photographe, ne donne plus signe de vie depuis deux jours.
Le rédacteur en chef du journal, Lassi Uutela, lui apprend qu’elle travaillait sur un article concernant le serial killer, « Le Guérisseur », activiste climatique radical justifiant auprès des médias les meurtres de spéculateurs, industriels et banquiers sans états d’âme ayant accéléré les changements climatiques.
Tapani se rend alors dans le quartier de Toolo où demeurent ses amis, Ahti et Elina Kallio, espérant obtenir d’eux des renseignements précieux, mais en vain. Et c’est avec surprise qu’il apprend leur départ imminent pour la Norvège, suite à la perte de leurs emplois. Même l’abandon de leur confortable appartement ne les retient pas, leur immeuble étant selon eux en passe d’être vétuste et invendable, ce que n’a pas remarqué Tapani. C’est interloqué et pensif qu’il laisse ses amis.
Le rédacteur en chef du journal, Lassi Uutela, lui apprend qu’elle travaillait sur un article concernant le serial killer, « Le Guérisseur », activiste climatique radical justifiant auprès des médias les meurtres de spéculateurs, industriels et banquiers sans états d’âme ayant accéléré les changements climatiques.
Tapani se rend alors dans le quartier de Toolo où demeurent ses amis, Ahti et Elina Kallio, espérant obtenir d’eux des renseignements précieux, mais en vain. Et c’est avec surprise qu’il apprend leur départ imminent pour la Norvège, suite à la perte de leurs emplois. Même l’abandon de leur confortable appartement ne les retient pas, leur immeuble étant selon eux en passe d’être vétuste et invendable, ce que n’a pas remarqué Tapani. C’est interloqué et pensif qu’il laisse ses amis.
Le commissaire Harri Jaatinen qu’il rencontre ensuite lui dit bien connaître Johanna qui a collaboré avec ses services, mais ne peut rien pour lui, les effectifs de la police étant insuffisants. Il l’informe qu’une légère trace d’ADN a été retrouvée sur les lieux d’un crime récent attribué au Guérisseur et qui appartient à un étudiant nommé Pasi Tarkiainen, mort à son domicile…… il y a cinq ans !
La nuit suivante, le rédacteur en chef téléphone à Tapani pour lui annoncer une inquiétante nouvelle, celle de la mort du photographe Gromow qui accompagnait sa femme, son cadavre ayant été retrouvé par des vigiles. Bizarrement, Tapani apprendra peu après que la police n’en a pas eu connaissance.
Son
enquête piétinant, c’est par hasard qu’il trouve enfin un
élément concret qui le laisse pantois : effectuant une
recherche sur Google, il associe le nom de Pasi Tarkiainen à celui
de Johanna et obtient un résultat positif, à savoir un article
datant de treize ans indiquant que Johanna et Pasi Tarkiainen
viennent d’emménager dans un appartement du nouveau quartier
résidentiel écologique de Kivinokka.
De multiples questions assaillent le poète Tapani Lethinen dont la raison vacille. Où est la vérité ?
De multiples questions assaillent le poète Tapani Lethinen dont la raison vacille. Où est la vérité ?
J’ai
apprécié ce livre pour sa description précise de la vie
quotidienne des habitants d’une ville de Finlande aux prises avec
les conséquences du réchauffement climatique, là où même dans
les situations extrêmes, les intérêts économiques de quelques uns
continuent de mettre en péril l’intérêt général. L’intrigue
est intéressante, poussant dans ses derniers retranchements les
sentiments humains tels que l’amitié et l’amour dans un contexte
mondial apocalyptique
Michel ALLAIN