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lundi 2 janvier 2006


« La dernière pluie », de Antti TUOMAINEN


A Helsinki, en Finlande, dans quelques décennies

Le réchauffement climatique a provoqué la montée des eaux des océans et la submersion de vastes zones côtières dans de nombreux pays. Conflits militaires frontaliers, épidémies, famines, menaces de pandémie, le nombre de réfugiés climatiques sur la planète oscille entre 650 et 800 millions…

Des années plus tôt, les signes avant coureur de la catastrophe étaient pourtant apparus : étés de plus en plus secs empiétant sur l’automne, hivers pluvieux et vents rafraîchissants, végétation et insectes exotiques apparaissant de façon incongrue. Les habitants avaient voulu lutter, s’étaient regroupés en organisations et associations diverses, mais les marchés financiers, dirigés par quelques milliers de personnes fortunées dont les intérêts personnels étaient maquillés au nom de la croissance profitable à tous, avaient gagné. Manipulée, la population exaspérée par les privations avait recommencé à consommer de plus en plus au détriment du développement durable qui avait été de ce fait anéanti, précipitant le monde vers la catastrophe. La vie des gens avait alors totalement changé, et seuls les souvenirs heureux de leur vie « d’avant » leur restèrent en mémoire.

A Helsinki, certains quartiers constamment submergés par la mer sont devenus insalubres, provoquant le départ de ses habitants vers le nord, les logements étant immédiatement réoccupés par des réfugiés climatiques étrangers. Le soir, l’électricité est coupée et les feux de camp brillent dans la rue.
Les institutions du pays s’étiolent et même le maintien de l’ordre par la police est précaire, sauf dans les résidences privées occupées par quelques privilégiés, îlots de paix surveillés par des sociétés de gardiennage privées qui n’hésitent pas à user de violence pour en interdire l’accès.


Tapani Lethinen, poète sans succès, vit à Helsinki avec sa femme Johanna, journaliste d’investigation. Celle ci, accompagnée de Gromow, son photographe, ne donne plus signe de vie depuis deux jours.
Le rédacteur en chef du journal, Lassi Uutela, lui apprend qu’elle travaillait sur un article concernant le serial killer, « Le Guérisseur », activiste climatique radical justifiant auprès des médias les meurtres de spéculateurs, industriels et banquiers sans états d’âme ayant accéléré les changements climatiques.
Tapani se rend alors dans le quartier de Toolo où demeurent ses amis, Ahti et Elina Kallio, espérant obtenir d’eux des renseignements précieux, mais en vain. Et c’est avec surprise qu’il apprend leur départ imminent pour la Norvège, suite à la perte de leurs emplois. Même l’abandon de leur confortable appartement ne les retient pas, leur immeuble étant selon eux en passe d’être vétuste et invendable, ce que n’a pas remarqué Tapani. C’est interloqué et pensif qu’il laisse ses amis.

Le commissaire Harri Jaatinen qu’il rencontre ensuite lui dit bien connaître Johanna qui a collaboré avec ses services, mais ne peut rien pour lui, les effectifs de la police étant insuffisants. Il l’informe qu’une légère trace d’ADN a été retrouvée sur les lieux d’un crime récent attribué au Guérisseur et qui appartient à un étudiant nommé Pasi Tarkiainen, mort à son domicile…… il y a cinq ans  !

La nuit suivante, le rédacteur en chef téléphone à Tapani pour lui annoncer une inquiétante nouvelle, celle de la mort du photographe Gromow qui accompagnait sa femme, son cadavre ayant été retrouvé par des vigiles. Bizarrement, Tapani apprendra peu après que la police n’en a pas eu connaissance.

Son enquête piétinant, c’est par hasard qu’il trouve enfin un élément concret qui le laisse pantois : effectuant une recherche sur Google, il associe le nom de Pasi Tarkiainen à celui de Johanna et obtient un résultat positif, à savoir un article datant de treize ans indiquant que Johanna et Pasi Tarkiainen viennent d’emménager dans un appartement du nouveau quartier résidentiel écologique de Kivinokka.
De multiples questions assaillent le poète Tapani Lethinen dont la raison vacille. Où est la vérité ?

J’ai apprécié ce livre pour sa description précise de la vie quotidienne des habitants d’une ville de Finlande aux prises avec les conséquences du réchauffement climatique, là où même dans les situations extrêmes, les intérêts économiques de quelques uns continuent de mettre en péril l’intérêt général. L’intrigue est intéressante, poussant dans ses derniers retranchements les sentiments humains tels que l’amitié et l’amour dans un contexte mondial apocalyptique


Michel ALLAIN