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jeudi 26 mai 2005


« Le passage de la nuit » de Haruki Murakami


 
Tokyo, la nuit, ville de néons, aux boutiques diffusant de la musique électronique qu’éclaboussent les phares éblouissants des véhicules remontant les avenues, foule de piétons se hâtant de rentrer après une journée de travail harassante. Ville poulpe.

Un grand oiseau de nuit survole la ville, et son regard, tel une caméra invisible, se pose par hasard sur un modeste love hôtel à l’activité trouble, l’hôtel Alphaville. C’est de ce lieu que découlera la rencontre improbable entre Mari Assaï, 19 ans, et Takahashi, étudiant, et ce au cours d’une unique nuit durant laquelle la caméra suivra également les personnes évoluant autour d’eux. Atmosphère nocturne, sombres décors où violence et peur n’empêchent pas l’éclosion d’un amour naissant.
 
Mari, 19 ans, et Eri Assaï, son aînée, sont sœurs, mais se sont peu à peu éloignées l’une de l’autre. Alors que la faune dangereuse de la nuit envahit la ville, Eri est dans sa chambre, plongée dans un profond sommeil que rien ni personne ne peut interrompre – Mari, elle, dîne au restaurant «chez Denny ‘s» tout en lisant un livre. Un jeune homme entre alors dans le restaurant et la reconnaît comme étant la sœur d’Eri qu’il a connue. Il s’appelle Takahashi, étudiant et musicien le reste du temps. Tentant vainement de faire connaissance avec Mari, il apprend simplement que celle-ci parle couramment le chinois. Il part alors rejoindre son orchestre.
 
Peu de temps après, une femme du nom de Kaoru fait irruption dans le restaurant et implore Mari de la suivre, ayant appris par Takahashi qui a jadis travaillé à l’hôtel Alphaville que celle-ci parle le chinois. Gérante de cet hôtel, elle vient de constater qu’une prostituée chinoise vient d’y être agressée et volée. Cette dernière ne parlant pas japonais, l’aide de Mari est donc précieuse pour savoir qui elle est. Mari accepte de se rendre à l’hôtel Alphaville pour aider la prostituée à contacter son proxénète. Entre temps, Kaoru, grâce aux caméras de surveillance de l’hôtel, arrive à imprimer une photo du visage de l’agresseur qu’elle remet au proxénète arrivé devant son hôtel...
 
L’agresseur s’appelle Shirakawa, informaticien, quittant tard dans la nuit un immeuble de bureaux situé non loin du love hôtel; il a volé les affaires de la prostituée dont il se débarrasse sur le chemin du retour et également son téléphone portable qu’il abandonne sur un présentoir du magasin d’alimentation 7-eleven où il s’arrête pour faire quelques achats. Il ignore qu’il est désormais recherché par le proxénète chinois qui a sa photo. Peu de temps après, Takahashi entre dans le magasin, entend le téléphone sonner et s’en saisit par curiosité; une voix vengeresse le fait reposer aussitôt celui-ci.
 
A l’hôtel Alphaville, Mari fait connaissance de Koorogi, femme de chambre qui lui avoue travailler la nuit que pour échapper à d’implacables et mystérieux poursuivants. Mari retourne ensuite au restaurant «Chez Denny’s» pour y continuer sa lecture. Sa répétition terminée, Takahashi y réapparaît et reprend la conversation avec Mari; peu à peu, des liens de sympathie se nouent entre eux. Au moment de se quitter, à Takahashi qui souhaite la revoir, Mari avoue qu’elle doit partir en stage en Chine durant six mois, mais qu’ils pourront s’écrirent et se revoir ensuite.
 
Pendant ce temps, Eri Assaï est victime durant son sommeil d’un phénomène étrange: l’image de son poste de télévision situé devant son lit montre un homme masqué et assis qui l’observe en train de dormir. Elle émerge alors de son sommeil, toujours couchée dans son lit, mais dans l’univers du poste de télévision qui n’est autre que le bureau vide de Shirakawa. Elle crie, se lève, tape à la vitre de la télévision, mais ne peut sortir de cet univers virtuel. Celui ci se décompose alors peu à peu, Eri essayant alors de s’échapper pour ne pas être détruite aussi… et se rendort en retournant dans la réalité en réintégrant sa chambre../..
 
Ce livre est une prise de vue instantanée de la vie de plusieurs personnes à un instant donné, ici le temps d’une nuit. Il exprime la part de hasard intervenant dans le destin humain: malgré un environnement inquiétant et imprévisible se produit la rencontre inopinée de deux jeunes gens.
Le roman nous montre par ailleurs les répercutions d’actions positives ou négatives des acteurs de cette histoire dont les destins s’entrecroisent, sans toutefois nous en confirmer la conclusion.

Michel