Sommeil de Haruki Murakami
Dire d'abord combien j'aime le livre-objet qui sert d'écrin à la nouvelle sommeil (Haruki Murakami) dont la couleur bleu-nuit semée des insectes argentés du rêve est déjà une invitation à quitter la réalité !
Très belle nouvelle aux entrées multiples.
D'aucuns parlent de "nectars"(André Clavel), mais aussi de "poisons" (Claude-Michel Cluny).
Qu'en est-il, en effet, de cette femme à la vie paisible d'épouse et de mère qu'un horrible cauchemar condamne à dix-sept nuits d'insomnie.
Cependant à en juger par l'intense activité nocturne dont elle fait preuve: manger du chocolat (interdit),boire de l'alcool (que son mari ne lui permet pas), lire, comme lorsqu'elle était maîtresse de son temps, s'identifier peut-être aux héroïnes amoureuses de Tolstoï ou de Dostoïevski et surtout, s'aventurer au dehors dans sa voiture; sa voiture qui ne la protège plus puisque les deux hommes qui la secouent vont la retourner, on a envie de dire "sens dessus-dessous"!
Cauchemar ou métaphore du réveil d'une femme qui n'accepterait plus les reniements que la vie maritale lui aurait imposés?
Jacqueline