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mardi 16 janvier 2007

« Le chapeau de Mitterrand»
Antoine Laurain

En 1988, à Paris
Daniel Mercier est un homme sans histoire, menant une vie tranquille avec sa femme Véronique et son fils Jérôme. Directeur adjoint au service financier de la SOGETEC dirigé par Jean Maltard récemment nommé à ce poste, Daniel supporte mal le stress généré par la nouvelle réorganisation mise en place par celui-ci. Il sait que cela n’annonce rien de bon pour l’entreprise et donc pour lui.
Un jour, sa femme et son fils étant partis chez ses beaux parents, il se retrouve seul chez lui avec son stress et décide d’aller dîner en célibataire à la belle brasserie où il s’était rendu voici peu en compagnie de son épouse et de son fils.
Seul alors dans la salle, assis à sa table, il déguste pensivement ses fruits de mer et ressasse ses soucis professionnels. Et c’est avec stupéfaction qu’il prend conscience de l’identité d’un homme qui vient juste de s’installer à la table voisine : François Mitterrand, bientôt rejoint par Roland Dumas.
Se sentant vivre un moment historique, il ne peut hélas que percevoir des bribes de conversation parsemée de noms illustres entendus à la télévision et maintenant prononcée presque devant lui par le chef de l’Etat, ce qui le laisse pantois.
Le repas se terminant, Daniel voit le Chef de l’Etat le saluer et quitter la salle… sauf que Daniel s’aperçoit peu après qu’un objet oublié est resté sur la banquette : un chapeau noir, chapeau qu’il reconnaît sans peine pour savoir qu’il appartient à son illustre voisin de table qui a quitté la brasserie… et plutôt que de le porter au vestiaire, c’est pour marquer cet évènement qui vient de se produire qu’inexplicablement Daniel décide de le garder, telle une relique ; rentrant chez lui, un sentiment d’assurance et de bien être l’envahit inexplicablement pendant qu’il contemple avec émerveillement les deux lettres imprimées au fond du chapeau : « F.M »
Le lendemain matin, le chapeau sur sa tête, il se rend d’un pas alerte à une importante réunion portant sur la réorganisation du service. Et c’est devant les regards médusés de ses collègues qui le connaissent pour son habituelle discrétion que Daniel sort pour la première fois de sa réserve légendaire, bousculant brillamment les arguments de Jean Maltard qu’il remet en cause, et prenant le contrôle de la réunion sous le regard admiratif du Directeur Générale de la Sogetec. Ce moment sonne le déclin de Jean Maltard et l’ascension de Daniel Mercier.
Un banal objet égaré par son propriétaire qui, au gré de l’auteur du roman, le fait passer de tête en tête, peut-il influer sur la personnalité et le destin de ceux qui l’auront porté ? Tel est le propos de ce réjouissant roman remplit de dynamisme et d’humour, et qui sans jamais se prendre au sérieux, nous distrait agréablement
Michel

Michel ALLAIN