« Au
revoir là-haut »
de Pierre Lemaître
En
1918, dans le nord de la France, à la fin de la 1ère
guerre mondiale
Le
conflit touche à sa fin, et les soldats attendent impatiemment
l’ordre venant de leur hiérarchie permettant de rentrer au pays,
laissant derrière eux les tranchées dans lesquelles ils ont vécu :
l’horreur au quotidien.
Pourtant,
le capitaine Henri d’Aulnay-Pradelle, lui, est frustré, car privé
de faits d’armes qu’il n’a pas eu le temps et l’occasion de
vivre. En effet, il a soif de gloire et de reconnaissance, ce qui
aurait pu redorer le blason de sa famille, celle-ci étant
certes de petite noblesse, mais ruinée.
Et
c’est d’un très mauvais œil qu’il sent l’imminence de la
fin des hostilités, ce qui contrecarre ses projets.
Faignant d’ignorer l’inutilité qu’aurait une quelconque manœuvre militaire exécutée dès à présent, il demande à deux poilus d’aller en reconnaissance vers la cote 113, et ce à la surprise de son unité.
Des
coups de feu retentissent peu après, les deux éclaireurs ne
reviennent pas…
Sentant
leurs camarades en difficultés, un sentiment de vengeance envers
l’ennemi s’empare des soldats qui en oublient leurs désirs de
retour, et l’ordre est donné d’attaquer.
Albert
Maillard, simple soldat, est l’un deux. Au cours de l’attaque,
celui-ci s’éloigne de son groupe sans s’en rendre compte,
amenant la vision macabre des deux corps de ses infortunés camarades
partis en éclaireur quelques instants auparavant. Un détail le
laisse en état de choc : ils ont reçu chacun une balle dans le
dos.
Quelle
explication donner à cet acte incompréhensible ? Quel être
humain en serait-il capable ?
Une
peinture saisissante et violente du quotidien vécu dans les
tranchées durant la première guerre mondiale. Pour certains, ce
climat de fin du monde ne les empêchera pas d’exprimer leurs plus
bas instincts, bien décidés à tirer profit de toutes les
opportunités qui se présenteront durant et même après ce sanglant
conflit.
L’auteur
manie un humour au vitriol qui arrive à nous attendrir, et même à
nous faire sourire durant les pires situations relatées dans ce
récit qu’on ne lâchera pas avant de l’avoir terminé.
Michel
ALLAIN