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lundi 26 décembre 2005

LA SEMAINE SAINTE Louis ARAGON paru en 1959

Quelle est l’histoire de ce roman de 800 pages de la collection folio que j’ai commencé, abandonné puis repris :
Des militaires se regroupent pour suivre LOUIS XVIII dans sa fuite vers l’étranger. Théodore Géricault peintre des cavaliers de l’Empire puis mousquetaire du roi fuyant Napoléon Bonaparte de retour de l’île d’Elbe pour les cent jours fait partie de cette aventure  avec des personnages peu recommandables : les « ultras » que la guillotine hante encore, ceux qui n’ont jamais vraiment quitté Versailles, celles et ceux qui défendent bec et ongles leurs intérêts et leurs privilèges, leur parcelle de pouvoir, la peur chevillée au corps du retour à 1789 ! Lors de cette Semaine Sainte de l’année 1815, Théodore Géricault s’interroge avec d’autres sur l’avenir de la France, de son gouvernement, une France où la révolution industrielle commençante a besoin d’une autre gouvernance laissant derrière elle l’empire qui a épuisé les ressources humaines de l’Europe entière.
Dans cette déroute, parmi les fuyards se dirigeant vers les coalisés, il y a des jeunes cavaliers qui se posent la question de demain, ils redonnent l’espoir toujours recommencé comme à Valmy avec les soldats de l’An II
Qu’est-ce qui m’a plu dans ce livre ?
La semaine sainte c’est aussi pour le christ la semaine de la trahison.
La force de ce roman est de poser la question du rapport de l’artiste à son œuvre ; est-ce que l’artiste doit réaliser une œuvre de soumission ou son art doit questionner ? C’est la liberté de l’artiste !
Est-ce que la fidélité à ses idées empêche d’évoluer ?
Il faut dire que le parti communiste français auquel appartenait Aragon a boudé ce roman qui n’aborde pas le réalisme socialiste.
La fidélité ou l’opportunisme ? Théodore Géricault est fidèle malgré la fréquentation de nobles condamnés par l’histoire.
C’est aussi la question d’Aragon pour lui-même !
Les « alluvions humaines » chères à l’œuvre romanesque de ce grand auteur du vingtième siècle permet au lecteur de mieux appréhender l’histoire pour éviter d’en revivre des épisodes douloureux !
J’aime l’engagement, j’aime lire Aragon !
Richard Delestre