LA SEMAINE SAINTE Louis
ARAGON paru en 1959
Quelle est l’histoire
de ce roman de 800 pages de la collection folio que j’ai commencé,
abandonné puis repris :
Des militaires se
regroupent pour suivre LOUIS XVIII dans sa fuite vers l’étranger.
Théodore Géricault peintre des cavaliers de l’Empire puis
mousquetaire du roi fuyant Napoléon Bonaparte de retour de l’île
d’Elbe pour les cent jours fait partie de cette aventure avec
des personnages peu recommandables : les « ultras »
que la guillotine hante encore, ceux qui n’ont jamais vraiment
quitté Versailles, celles et ceux qui défendent bec et ongles leurs
intérêts et leurs privilèges, leur parcelle de pouvoir, la peur
chevillée au corps du retour à 1789 ! Lors de cette Semaine
Sainte de l’année 1815, Théodore Géricault s’interroge avec
d’autres sur l’avenir de la France, de son gouvernement, une
France où la révolution industrielle commençante a besoin d’une
autre gouvernance laissant derrière elle l’empire qui a épuisé
les ressources humaines de l’Europe entière.
Dans cette déroute,
parmi les fuyards se dirigeant vers les coalisés, il y a des jeunes
cavaliers qui se posent la question de demain, ils redonnent l’espoir
toujours recommencé comme à Valmy avec les soldats de l’An II
Qu’est-ce qui m’a
plu dans ce livre ?
La semaine sainte c’est
aussi pour le christ la semaine de la trahison.
La force de ce roman
est de poser la question du rapport de l’artiste à son œuvre ;
est-ce que l’artiste doit réaliser une œuvre de soumission ou son
art doit questionner ? C’est la liberté de l’artiste !
Est-ce que la fidélité
à ses idées empêche d’évoluer ?
Il faut dire que le
parti communiste français auquel appartenait Aragon a boudé ce
roman qui n’aborde pas le réalisme socialiste.
La fidélité ou
l’opportunisme ? Théodore Géricault est fidèle malgré la
fréquentation de nobles condamnés par l’histoire.
C’est aussi la
question d’Aragon pour lui-même !
Les « alluvions
humaines » chères à l’œuvre romanesque de ce grand auteur
du vingtième siècle permet au lecteur de mieux appréhender
l’histoire pour éviter d’en revivre des épisodes douloureux !
J’aime l’engagement,
j’aime lire Aragon !
Richard Delestre