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mercredi 21 décembre 2005


« La forêt des renards pendus »,
d’Arto Paasilinna
 

En Suède, de nos jours

Rafael Juntunen est un gangster heureux, puisqu’il mène grand train de vie à Stockholm, profitant du butin amassé lors d’un hold-up effectué avec l’aide de deux complices, Siira, meurtrier sanguinaire, et Sutinen, ancien conducteur de bulldozer un peu simplet. Ces deux derniers sont en prison, capturés au cours de l’opération et attendant impatiemment la fin de leur peine pour profiter de leur part que leur garde Rafael Juntunen. Ce dernier a caché ses lingots d’or dans sa ferme natale, débitant ceux-ci en fins copeaux pour les revendre en fonction de ses besoins d’argent. Rafael rend bien visite en prison à ses complices, mais ses venues s’espacent, l’idée de partage s’estompant peu à peu. Il décide tout bonnement un jour de garder tout l’or pour lui. Son naïf complice Sutinen étant prématurément sorti de prison pour bonne conduite, il n’hésite pas à le faire tomber le lendemain de sa sortie dans une machination qui le ramène illico en prison.

C’est après cet épisode que Rafael Juntunen décide de quitter le pays, craignant le mauvais sort que lui promet son autre complice toujours emprisonné, le sanguinaire Siira. Alors, c’est la Floride, puis New-York où il est dévalisé, et enfin le piteux retour en Suède pour y retrouver son or. La crainte lui fait opter pour une contrée désertique, là où son dangereux complice n’aura pas l’idée de le chercher : la Laponie, en Finlande, et plus précisément un lieu désolé situé à une journée et demi de marche du village de Pulju, au pied du mont Potsurais, là où coule le ruisseau de Kuopsu. Ayant établi péniblement son campement, il cache l’or au pied d’une petite crête sablonneuse. Lui et son trésor sont enfin en sécurité. Du moins, il le croit.

Car dans le même temps, des manœuvres militaires se déroulent dans les environs et sont conduites par le chef de bataillon Gabriel Remes, militaire du génie ayant un fâcheux penchant pour l‘alcool de bigarade. Si les manoeuvres militaires se déroulement parfaitement, un fait bizarre a lieu, à savoir qu’un civil en état d’épuisement physique refuse d’obtempérer suite à l’ordre de quitter le champ de manœuvre et reste obstinément au pied du mont Potsurais. Celui ci s’appelle Rafael Juntunen. Les manœuvres terminées, Gabriel Remes, qui a entamé son congé sans solde et dont la curiosité a été piquée, se rend au campement pour faire connaissance avec le civil. Celui-ci voulant cacher sa profession « illicite » se présente comme « conservateur adjoint à la bibliothèque de l’université de Helsinki » chargé d’étude sur les lichens proliférant dans cette région. Gabriel Remes n’est pas en reste non plus, embellissant son cursus militaire et social.

Les deux hommes sentent qu’une association serait profitable à chacun d’eux, l’un étant riche, l’autre ayant les compétences pour survivre dans ce milieu hostile. Ils décident tout deux de former une équipe de chercheurs d’or et de s’établir dans une cabane de bûcheron abandonnée. Un renard qu’ils prénomment « cinq cent balles » parce qu’il leur a subtilisé un billet de banque leur tient compagnie, mais à bonne distance. Le confort de l’hôtel de Stockholm lui manquant, Rafael aménage peu à peu la cabane luxueusement, y installant groupe électrogène et salle de bain, ainsi qu’une prison à l’intention de Gabriel pour être sûr de n’être pas suivi par celui ci durant le temps qu’il irait contempler son or.

Durant ce temps, bien plus au nord, dans la bourgade de Sevettijarvi, la doyenne du village, Naska Mosnikoff, est invitée en grande pompe par le conseil municipal à entrer la maison de retraite. Celle-ci refuse et s’échappe durant son transfert et s’enfonce dans la forêt en compagnie de son chat. Des recherches sont lancées dans toute la région. Naska réussit rejoindre la route, et même à prendre un car qui la dépose à Pulju où elle demande asile chez l’habitant. Le lendemain, pour échapper aux recherches, elle repart dans la forêt et arrive par hasard au bout de quelques jours à la cabane pour y demander l’asile, transie et à bout de force. Après une tentative de la ramener à Pulju, les deux hommes se résignent à la garder à la cabane afin de ne pas attirer l’attention.

Pour passer le temps, ils décident de construire autour de la cabane des pièges à renard afin de pouvoir revendre leur fourrure au village. Afin de prévenir tout incident, ils mettent un écriteau d’avertissement à l’intention d’éventuels trappeurs égarés.. / ..

Beaucoup d’humour dans ce roman insolite où des personnages forts différents des uns des autres entrent dans la vie du gangster Rafael Juntunen.

Michel