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samedi 17 décembre 2005


« Un don », de Toni Morrison



Au 17ème siècle, en Caroline, aux Amériques
Jacob Vaark, enfant abandonné, est devenu fermier à la tête du domaine de La Barbade à la suite d’un héritage qu’il n’attendait pas. Célibataire et aidé de quelques employés, il a rapidement compris qu’il lui fallait une femme à ses cotés pour gérer la ferme. Il fit donc venir d’Angleterre une européenne qu’il ne connaissait pas, Rebekka, fille d’un bateleur anglais, celui-ci se faisant une joie de tirer quelque argent au fermier et d’avoir une bouche de moins à nourrir. Le hasard faisant parfois bien les choses, Jacob et Rebekka se plurent.
A son arrivée à la ferme, Rebekka fit connaissance avec les domestiques y travaillant, d’abord Lina, l’indienne, rescapée du massacre des habitants de son village de toile, puis Willard et Scully, tous deux européens remboursant encore le prix de leur traversée en années de travail.. Rebekka fut appelée « Mistress » par les esclaves de la ferme, tandis que Jacob portait déjà le surnom de «Sir».
Les aléas de la vie les privèrent de la joie d’avoir des enfants pouvant leur succéder à la tête de la ferme, puisque Rebekka perdit successivement trois garçons en bas âge, et que leur seule fille, Patrician, mourut à l’âge de cinq ans d’une fracture du crâne provoquée par le sabot d’un cheval
Le commerce des esclaves était alors en plein essor, répondant à la demande incessante de main d’œuvre de la part des plantations de cannes à sucre. L’espérance de vie n’excédait pas 18 mois dans les plantations, le nombre d’esclaves étant maintenu artificiellement par un approvisionnement permanent depuis l’Angola. Les conditions de voyage à bord des navires négriers étant épouvantables, les suicides n’y étaient pas rares. Noirs libres, esclaves et engagés avaient mené une guerre perdue d’avance contre les propriétaires locaux, les planteurs, et de nouvelles lois avaient été établies, donnant aux blancs le droit de vie ou de mort sur les noirs. Il s’en était ensuivi un recul social entre planteurs et travailleurs.
C’est dans ce contexte instable qu’un jour Jacob Vaark entreprit un périlleux voyage à cheval le menant dans le Maryland pour y récupérer les créances que lui devait un noble d’origine portugaise du nom d’Ortega. D’une famille d’éleveur de bétail, ce dernier avait opté pour un bien plus lucratif commerce, celui de trafiquant d’esclaves et dirigeait la plantation Jublio. Ruiné à la suite d’un revers de fortune, espérant un délai, il ne put régler sa dette et dut accepter comme solde de tout compte de se séparer d’une esclave, une petite fille nommée Florens que Jacob avait pris en pitié en visitant le domaine. Car étant lui-même enfant abandonné, il possédait un élan de pitié pour les déshérités. Il fut convenu que Florens serait convoyée jusqu’à son domaine après son départ.
Quelques temps plus tard, Jacob recueillit une petite fille blanche du nom de Sorrow, rescapée d’un bateau ayant fait naufrage et sur lequel elle vivait en permanence, son père en étant le capitaine. D’abord recueillie par un bûcheron, celui la céda à Jacob sous la pression de sa femme, inquiète de l’attrait de celle ci sur ses fils. C’est ainsi que se constitua une sorte de famille dirigée par Sir et Mistress, travaillant durement à l’exploitation de la ferme.
Ayant pour passion les maisons, Jacob en construisit plusieurs sur sa terre, et se fit aider par un forgeron, un homme noir libre. C’est à ce moment là que Sorrow tomba gravement malade, atteinte de la peste bubonique. La providence voulut que le forgeron ait un don de guérisseur et puisse sauver Sorrow. Il repartit chez lui en sauveur, son travail de ferronnerie achevé.
La fatalité voulut hélas que la maladie s’abatte à nouveau dans la famille.
Avec en arrière plan le sujet douloureux de l’esclavage, ce roman nous dépeint les vicissitudes de l’existence accablant chacun des personnages évoluant dans un monde cruel et imprévisible, Racisme, obscurantisme, non respect de la personne humaine, rapacité et injustice, s’opposent au courage, à la fraternité régnant entre les personnages vivant à la ferme de Jacob Vaark.
 
Michel